Helen Buchholtz

Née en 1877 à Esch/Alzette, Charlotte Helena, dite Helen, est la cinquième et dernière enfant d’une famille bourgeoise. Avec son père Daniel Buchholtz – propriétaire d’une quincaillerie et futur fondateur de la brasserie Buchholtz –, sa mère Thérèse, ainsi que ses frères et ses sœurs, la jeune Helen vivait dans une maison située dans l’Avenue de la Gare (aujourd’hui 22, Boulevard John F. Kennedy). On sait peu de choses sur l’enfance et l’adolescence des filles Buchholtz, mais on peut supposer qu’elles ont reçu une solide éducation de base, qui comprenait des cours de piano, de violon et de solfège. Comme le conservatoire d’Esch n’existait pas encore à l’époque, Helen a très probablement suivi des cours privés.

Après son séjour au pensionnat de jeunes filles de Longwy, qu’elle a fréquenté quelque temps au début des années 1890, elle est retournée chez ses parents. Comme son neveu François Ettinger devait en témoigner plus tard, elle consacrait presque tout son temps à jouer du piano et à composer. Un Ave Maria daté de 1913 constitue sa première œuvre datable.

En 1914, à l’âge de 36 ans, ce qui est assez tard pour l’époque, Helen Buchholtz épousa le médecin allemand Bernhard Geiger et s’installa chez lui à Wiesbaden. Le Städtisches Kurorchester Wiesbaden y joua quelques-unes de ses œuvres. En 1916, Buchholtz publia ses premiers lieder sur des textes du poète luxembourgeois Siggy vu Letzeburg aux éditions Felix Krein à Esch, suivis de trois autres lieder qui parurent à Wiesbaden. Après la mort soudaine de son mari en 1921, Buchholtz resta encore quelques années à Wiesbaden avant d’acheter une villa à Luxembourg-Ville au milieu des années 1920, quand elle rentra dans son pays natal. Toute sa vie durant, la veuve sans enfants a été à l’abri de besoins matériels, et elle n’a jamais exercé d’activité professionnelle.

Dans les années 1920 et 1930, ce sont surtout la marche Aus frohen Tagen et la I^re Valse pour orchestre d’harmonie qui étaient très populaires et régulièrement interprétées par la musique militaire et la musique municipale d’Esch. La compositrice publia également d’autres œuvres : en 1924 et 1936, des mises en musique de Willy Goergen, ainsi que trois chœurs d’hommes en 1927.

Mit Do’deg Dierfer von Albert Elsen vertonte Buchholtz eines der eindrücklichsten Gedichte der luxemburgischen Nachkriegsliteratur. Das Lied wurde 1949 veröffentlicht und in der zeitgenössischen Presse außergewöhnlich ausführlich und durchweg positiv rezensiert; es stellt das letzte kompositorische Zeugnis der Komponistin dar.

Au total, Helen Buchholtz a laissé une vaste œuvre d’environ 140 compositions, mettant l’accent sur les lieder pour voix et piano en allemand et en luxembourgeois, ainsi que les morceaux pour piano solo ou orchestre. Toutefois, seule une petite partie de des compositions a été jouée en public de son vivant : en premier lieu ses lieder en langue luxembourgeoise ainsi que ses œuvres pour orchestre d’harmonie – une musique qui correspondait au goût contemporain de la société luxembourgeoise. Ses compositions pour piano, dont de nombreuses sonates et pièces de caractère, ainsi que les nombreuses mises en musique de poètes allemands (en particulier d’Anna Ritter) sont en revanche restées sous clé pendant toute sa vie. Ce n’est qu’après la redécouverte de la compositrice en 1998 qu’elles ont été enregistrées et qu’elles sont régulièrement jouées dans le cadre de nombreux concerts.